Tourisme-baromètre
Quelqu'un
s'est-il déjà sérieusement penché sur les paradoxes - on pourrait même
dire impossibilités - liés à la notion de marketing touristique?
Pour
commencer, le «produit touristique» est sans doute le seul condamné à
changer dès qu'on commence à le promouvoir: vanter les vertus d'un
«petit endroit tranquille, authentique et ignoré des masses» revient à
travailler pour que ce n'en soit plus un bientôt. Le marketing
touristique, du moins dans certains créneaux, est donc un non-sens au
départ.
Malgré cela - en fait justement à cause de cela -, les
changements qui touchent le tourisme et les voyages permettent
particulièrement bien d'appréhender et de comprendre les changements qui
touchent la consommation, le marketing et les communications dans à peu
près tous les secteurs.
Pour commencer, il y a bien peu de
domaines à s'être démocratisés autant, et aussi vite. Il y a encore peu
de temps, le voyage était, sinon un luxe, du moins quelque chose d'un
peu exceptionnel. Plus maintenant. C'est même le contraire: ceux qui ne
voyagent pas deviennent presque l'exception. Pour la classe moyenne, le
«voyage dans le sud», jadis l'apanage des riches, fait désormais partie
des prérogatives. Et les destinations «aventureuses» et exotiques de
naguère perdent, elles aussi, de leur exclusivité. Il y a seulement
quelques années, combien de vos connaissances avaient visité des
endroits comme la Chine et même le Japon? Le Bhoutan? L'Arabie Saoudite?
L'Afrique du Sud? Ce n'est plus rare aujourd'hui. C'était d'ailleurs
une des tendances identifiées, au début de 2013, par la Chaire de
tourisme de l'Uqam: pour de plus en plus de gens, le voyage fait
désormais partie des besoins de base. On va se priver sous d'autres
aspects, considérés jusqu'ici comme plus fondamentaux, afin de pouvoir
voyager, que ce soit avec un sac au dos ou dans un «tout inclus».
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