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5 conseils pour surmonter sa susceptibilité au travail

Vous réagissez mal aux commentaires des collègues ? Vous êtes sensible aux critiques du patron et cela vous fait parfois remettre en question vos capacités et même votre propre personne? Peut-être êtes-vous susceptible! Consolez-vous, il existe des trucs pour surmonter cette susceptibilité indésirable.

La plupart des gens s’accordent sur le fait que la susceptibilité, cette disposition à s’offenser facilement, n’est pas bienvenue dans les relations de travail, car elle crée des malaises et des tensions. Maurice Thévenet, titulaire de la chaire de gestion du personnel du CNAM et professeur affilié à l'ESSEC Business School en France, s’est penché sur la question. Il propose sa petite analyse de la susceptibilité et nous livre ses précieux conseils pour éviter qu’elle n’envenime nos relations de travail. En voici un résumé, en cinq points.

1.     Identifiez et comprenez vos émotions

Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, il faut être capable de bien gérer nos émotions car nous sommes confrontés à toutes sortes de commentaires, autant de la part des clients que de la part des collègues et des patrons. « Dans les métiers de service, je trouve que les gens y arrivent assez bien par rapport à leurs clients. Ce que je remarque en revanche, c’est que parfois ils y arrivent moins bien vis-à-vis de leur manager ou de leurs collègues », analyse Maurice Thévenet.

Par exemple, si votre patron vous dit que votre façon de travailler n’est pas efficace alors que vous aviez toujours eu l’impression qu’elle l’était, ça peut être dur à encaisser. Avant de grimper dans les rideaux et de trouver mille et une justifications, acceptez le commentaire et prenez quelques minutes pour repérer vos comportements, tenter de les comprendre et faire un retour sur vous-même afin de prendre une distance par rapport à ce qui vient de se passer. C’est une discipline qui n’est pas innée, mais surmonter sa susceptibilité, ça s’apprend.

2.     Prenez de la distance

Lorsque votre supérieur vous fait une critique négative, c’est la plupart du temps sur votre travail plus que sur votre personne. « Les gens ont de plus en plus de mal à prendre de la distance par rapport à ce qui leur arrive. Comme ils ne prennent pas de distance, ils prennent ça comme quelque chose de personnel, une remise en cause, une attaque, une espèce de déni personnel », observe M. Thévenet. Aujourd’hui, nous avons constamment besoin de reconnaissance et de recevoir un feedback sur une image positive de nous-même, poursuit-il. Donc, ce qui développe la susceptibilité, c’est l’impression de ne pas en recevoir assez. C’est également une question de manque de confiance en soi.

De plus, nos sociétés, souvent décrites comme étant individualistes, nous poussent à tout ramener à notre personne. À ce sujet, M. Thévenet cite le sociologue Danilo Martuccelli, qui fait la distinction entre individualisme et singularisme. « Ce qu’il appelle l’individualisme, c’est le fait de penser que nous vivons à part des autres. » Quant au singularisme, c’est le fait de penser que «j’ai une identité spécifique et c’est aux autres de le reconnaître. D’ailleurs, s’ils ne le reconnaissent pas, c’est qu’ils me nient en quelque sorte. C’est un facteur de susceptibilité énorme parce que si je suis persuadé que je suis le centre de l’univers et que les autres ne reconnaissent pas, vous imaginez comment je peux interpréter tout ce qui se passe à mon endroit ?» Alors, ne voyez pas une attaque contre votre personne partout ! Soyez plutôt collaboratif et prenez les commentaires de manière constructive.

3.     Apprenez à reconnaître l’autorité

Il ne s’agit pas ici d’obéir au doigt et à l’œil sans réfléchir. Reconnaître l’autorité vous aidera à prendre de la distance vis-à-vis des commentaires émis par les gestionnaires. Si un policier vous arrête dans la rue, vous ne lui obéissez pas parce qu’il est sympathique, mais bien parce que vous reconnaissez son autorité. C’est un peu le même principe dans les relations de travail. « Il est bien évident que si un chef me dit quelque chose, ça ne va pas forcément me faire plaisir. D’une une certaine manière, je vais avoir tendance à l’accepter parce que je sais bien que ce n’est pas tellement la personne de mon chef qui me dit quelque chose, mais plutôt l’autorité qu’il représente », explique notre expert. Les relations de travail aujourd’hui sont beaucoup basées sur la communication et la négociation voire l’affection et la séduction. Autant que cela a des aspects très positifs, il peut être difficile pour les gestionnaires de donner des consignes et de les faire accepter par ses employés.

4.     Entourez-vous !

On le sait bien, à l’ère des réseaux sociaux nous avons cette impression d’avoir une tonne de relations. Nous sous-estimons peut-être la dimension de solitude. C’est du moins ce que pense M. Thévenet. « Si je suis dans une situation de solitude, forcément, je n’ai pas le moyen de le relativiser tout ce qui m’arrive. Quand vous avez une vie familiale qui n’est pas très heureuse, c’est sûr que ce que vous vivez dans le travail, vous le prenez en pleine figure parce que ça prend une importance relative beaucoup plus grande. » Si nous n’avons pas cette reconnaissance, cette image positive de nous-même, à la maison ou avec les amis, nous allons la chercher au travail. Évidemment, nous nous faisons beaucoup d’attentes.

C’est donc important de construire des relations profondes et durables en dehors du travail, mais également dans votre environnement de travail. Dans les secteurs du service à la clientèle, il faut pouvoir échanger avec ses collègues, soit dans la salle des employés, soit lors d’un 5 à 7 afin de relativiser ce que nous vivons au travail. Ça vaut aussi pour d’autres professions, où il faut parfois rigoler tous ensemble pour décharger le trop plein d’émotions qui ont été vécues durant la journée.   

5.     Faites attention à la surinterprétation et à la mésinterprétation

Toujours percevoir des attaques personnelles à son endroit peut devenir un peu lourd et force les autres à marcher sur des œufs. « Certaines personnes sont prêtes à bondir dès qu’on aura abordé des questions qui les touchent voire en surinterprétant et en mésinterprétant ce que l’autre personne pouvait dire », fait remarquer M. Thévenet. Pour maintenir de saines relations de travail avec les autres, il faut nécessairement être capable de bien gérer sa propre susceptibilité. Ça ne signifie pas pour autant que les autres ne doivent pas faire d’efforts pour éviter les mots blessants ou maladroits.

D’autres trucs peuvent vous aider à surmonter votre susceptibilité, comme développer une meilleure confiance en soi en établissant une liste de vos qualités. Le coaching personnel ou la psychothérapie peuvent également être des options si la susceptibilité devient envahissante. Pour les proches de personnes susceptibles, aidez-les en évitant les jugements de valeur et faites preuve d’empathie!

 

Marie-Anne Dayé - Blogueuse Hotelleriejobs

«Marie-Anne Dayé est journaliste indépendante depuis près de deux ans. Lors d'un séjour en France, elle a écrit pour des médias tels que Rue89, Courrier International et l'Agence France-Presse. À son retour à Québec, elle a travaillé au journal Le Soleil et pige aujourd'hui pour divers magazines. On peut aussi la surprendre en train de nous servir un café, car elle est aussi barista!»