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L’impact de la pandémie sur nos petits commerces de régions

Photo: Laurie Dumas-Ruel
Photo: Laurie Dumas-Ruel


Ces temps-ci, on entend beaucoup parler des effets de la pandémie sur les commerces locaux dans les grandes villes. Lorsqu’on parle des régions, c’est généralement pour mettre en lumière le tourisme local qui vit présentement un boom en raison des Québécois qui passent leurs vacances à Québec. 


Le tableau que l’on peint semble donc plutôt positif. Une meilleure économie locale, c’est génial! Mais quels sont les impacts réels de la pandémie sur les petits commerces en régions qui se retrouvent dans une situation complètement hors de l’ordinaire?


J’ai eu la chance récemment d’aller visiter Petite-Rivière-Saint-François, une petite municipalité qui offre des décors à couper le souffle dans la région de Charlevoix, à côté du Massif. La municipalité est excessivement simple à naviguer avec sa seule et unique rue: la rue Principale. De nombreux chalets s’y trouvent le long de cette route, disponibles pour la location touristique. 


Lors de cette visite, malgré le nombre restreint de commerces présents dans la municipalité, j’ai eu l’opportunité d’observer les impacts directs de la pandémie sur les commerces locaux. 


Le premier établissement que j’ai visité était un petit casse-croûte sur le bord de l’eau. Une station de lavage de mains était installée à l’arrivée, et un chemin à sens unique menait au casse-croûte. Des mesures de précaution avaient donc été bien établies. Pourtant, alors que je me suis approchée du casse-croûte, j’ai remarqué que l’établissement semblait fermé. Il n’était pourtant que 18:00. Auraient-ils fermé plus tôt cette journée-là?


Eh bien non. Une affiche dans la fenêtre du petit casse-croûte indiquait que celui-ci avait dû mettre la clé à la porte. La raison? Un manque de main-d’oeuvre. Dans une si petite municipalité, la main-d’oeuvre disponible n’était pas équipée pour un nombre si élevé de visiteurs. Face à la quantité impressionnante de touristes locaux qui ont visité l’établissement cet été, le casse-croûte a dû mettre fin à ses opérations, car ils étaient incapables de fournir à la demande. 


Un peu plus loin, l’auberge-restaurant Le Four à Pain présentait une terrasse débordante de clients. Le restaurant était à pleine capacité, et seuls deux employés étaient présents pour servir les visiteurs. La serveuse a tenté de nous répondre du mieux qu’elle pouvait, les bras chargés de plats, son visage fatigué derrière son masque. Elle courait partout, telle une tornade qui aurait eu besoin de se cloner deux ou trois fois pour s’en sortir.


On finit par commander pour emporter, et on nous assure que la nourriture sera prête dans vingt minutes. C’est l’occasion d’aller marcher sur le quai - l’attente n’est pas un problème. Mais il est clair que là aussi, le personnel manque en raison de la demande plus élevée qu’à l’habitude. L’établissement est aussi une auberge, ce qui signifie qu’ils doivent servir un nombre élevé de clients matin, midi et soir. 


Il est donc évident que malgré les avantages du tourisme local pour encourager notre économie, nos petites municipalités de région ne sont malheureusement pas équipées pour accueillir un nombre si élevé de touristes. 


Petite-Rivière-François s’apprête d’ailleurs à voir un Club Med ouvrir ses portes dans les environs en 2021. Le manque de main-d’oeuvre n’est donc pas un problème qui disparaîtra de si peu. Il restera à voir quelle solution pourra être mise de l’avant afin de remédier à la situation. 


Laurie Dumas-Ruel

Laurie Dumas-Ruel est la Rédactrice web pour Hotelleriejobs ainsi qu'une auteure de fiction dans ses temps libres. Elle a travaillé en restauration aux côtés de touristes pendant plusieurs années et adore explorer comment les ressources humaines et les industries de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme sont interconnectées.