Actualités et Conseils


Les nouvelles du milieu de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme

· Divers

« Pourquoi fais-je ce travail? »

Trouver un sens à ce que l'on fait dans le cadre professionnel n'est pas aisé...

Les spécialistes de la motivation et de la mobilisation du personnel vous le diront tous… Parmi les éléments qui font d’une personne un employé exceptionnel, heureux et épanoui, le sens que l’on accorde au travail constitue est sans conteste l’une des clés de la réussite. Et l’inverse nous apparaît insoutenable. Difficile d’imaginer entrer au bureau à tous les matins, et ce tout au long des trente à quarante années d’une carrière professionnelle, sans ne jamais réellement trouver un sens à ce que l’on fait… Il y a de quoi en perdre la raison!

Mais, le sens que l’on attribue à son activité professionnelle (ce que la littérature scientifique en anglais appelle, de manière très synthétique, « work meaningfulness ») demeure un concept difficile à circonscrire. Parce que, comme le font valoir Catherine Bailey et Adrian Madden dans leur article publié dans l’édition estivale 2016 de la Sloan Management Review (lire « What Makes Work Meaningful — Or Meaningless »), contrairement à la motivation ou à l’engagement des personnes à l’égard de leur travail, le sens accordé au travail est une dimension profondément personnelle et, très souvent, discrète. Difficile, donc, d’en cerner les contours. Les deux chercheurs ci-haut mentionnés se sont attelés à la tâche dans le cadre d’une étude menée auprès de 135 sujets britanniques, occupant dix emplois différents. En discutant avec les membres de l’échantillonnage, les universitaires ont cherché à identifier ces moments où une personne percevait une véritable connexion entre son travail et ses objectifs de vie, qui transcendent au-delà d’elle-même¹.

Ce qui constitue le sens donné au travail

Au final, les professeurs Bailey et Madden en sont arrivés à identifier cinq caractéristiques accolées au sens que l’on donne à son travail. Ce sont…

    •    La transcendance. Les participants à l’étude ont identifié le fait que le sens donné au travail était évidemment très satisfaisant sur le plan personnel. Mais il semblerait que cette dimension déploie toute sa puissance dans la possibilité, pour les personnes qui la ressentent, d’avoir un effet positif sur les autres ou sur son environnement;

    •    L’émotion. L’on souhaite évidemment que les expériences soient heureuses et que celles-ci soient également sources de motivation et de mobilisation. Mais les conversations avec les personnes retenues dans l’étude de Catherine Bailey et Adrian Madden ont aussi identifié le fait que le sens au travail peut aussi émerger dans des circonstances particulièrement pénibles. Des infirmières ont, par exemple, évoqué le fait d’avoir trouvé un sens à ce qu’elles faisaient en accompagnant des patients en fin de vie;

    •    La sporadicité. Sans doute victimes de notre éternelle quête du bonheur, nous voudrions trouver un sens au travail en tout temps et en tous lieux. Mais c’est sans doute utopique. Les participants à l’étude ci-haut mentionnée ont signalé qu’à l’inverse, ce sens trouvé au travail ne surgissait parfois que dans des situations bien précises, où les énergies et les actions déployées prennent alors tout leur sens. Les enseignants, pour ne nommer que les membres de cette profession vocationnelle, savent de quoi il est question ici! Que d’efforts sont faits par ces derniers, et dans des conditions pas toujours optimales. Mais il ne suffit que d’un sourire, d’un « merci! » ou d’une réussite d’un élève pour redonner le goût d’entrer à nouveau en classe le lendemain…

    •    La réflexivité. Le sens trouvé à son travail est également souvent constaté a posteriori, et non dans l’immédiat. En ce sens, cette signification émerge souvent une fois la tâche effectuée, une fois que le bureau est fermé, une fois les pieds dans le sable durant les vacances, ou même une fois à la retraite.

Pour en savoir plus | www.revuegestion.ca