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Ici pas de CV, le recrutement se fait par simulation

Chacun a sa chance dans cette méthode de sélection des candidats sans CV. Pôle emploi, mandaté par l'entreprise qui embauche, teste les habiletés professionnelles avant un entretien de motivation.
Des feutres de couleur symbolisent les sauces. Le rouge pour le ketchup, par exemple. Sur une feuille, des formes représentent des récipients. Pour les candidats à l'embauche, l'exercice consiste à répondre aux commandes en apposant des points de couleur dans ces assiettes fictives. « On évalue l'aptitude à respecter les consignes et à travailler rapidement et proprement », explique Géraldine Ollive, conseillère Pôle emploi.

Ce jeudi, dans les locaux de l'agence de Saint-Herblain, ils sont onze à participer à cette session de recrutement de la chaîne de restauration Vapiano, qui recherche 70 employés polyvalents de restauration pour son ouverture à Atlantis, le 18 décembre.
« On privilégie la mise en situation »

Pôle emploi et Vapiano ont opté pour la méthode de recrutement par simulation, dite « MRS ». Burger King a fait de même pour ses 90 embauches, également à Atlantis. Particularité ? Ni CV, ni lettre de motivation, ni expérience professionnelle ne sont demandés. Pôle emploi refuse le terme de « test », mais cela y ressemble. « On privilégie la mise en situation, présente Géraldine Ollive. Cela donne une chance à tout le monde d'être évalué sur des habiletés professionnelles en lien avec les métiers recherchés par l'entreprise qui recrute. On élimine les discriminations à l'embauche : âge, sexe, origine, diplôme... » Johnny, 22 ans, sans emploi, postule. Formé aux métiers des espaces verts, il cherche une autre voie, alors il apprécie d'être jugé sur « mes compétences et non sur mon CV » (lire ci-contre).
« J'attends de vous le sourire, la politesse... »

Les candidats enchaînent quatre heures d'exercices écrits et oraux, debout à un pupitre. C'est voulu. « On observe leur capacité à rester debout longtemps, comme c'est souvent le cas en restauration. » Les voilà confrontés à 21 commandes enregistrées de clients d'un restaurant imaginaire. À chaque fois, quatre choix de réponses. « Il vous faut détecter la pire phrase à ne pas répondre au client, et la meilleure », précise la conseillère. Le discours et les consignes sont parfois « infantilisants », grimace Christophe, auto-entrepreneur de 43 ans en recherche d'un complément d'activité.

L'exercice se corse quand la conseillère met la pression. Elle perturbe l'attention du candidat, en jouant le rôle d'un client plus ou moins aimable. « Je souhaite que vous établissiez un contact positif, en étant disponible et réactif, quel que soit le comportement du client, conseille Géraldine Ollive. J'attends de vous le sourire, la politesse, l'articulation, le regard. Sans oublier de proposer les promos et formules du jour. » Pas d'improvisation, mais une phrase-type à mémoriser : « Bonjour madame, oui, le restaurant vend de l'eau minérale. Au revoir, bon appétit ! » Verdict : quand le client est poli, le candidat est courtois. Mais dès que le consommateur se fait moins sympa, l'employé zappe quasi systématiquement le « bonjour ». « Cette habileté de l'accueil client est exigée par Vapiano. »

Le travail en équipe n'échappe pas l'évaluation. Par groupe, les candidats ont 35 minutes pour réaliser un plan de salle de 60 clients, avec des réservations imposées. « J'observe comment ils s'organisent, comment ils se parlent, qui prend des initiatives, qui commande, l'entraide, l'implication... », murmure la conseillère. Chrono en main, elle teste leur résistance au stress. « Viapano souhaite évaluer le travail sous tension. C'est important en restauration. »

Pour en savoir plus  | http://jactiv.ouest-france.fr