7 bonnes raisons de devenir barista

Pichet dans une main, tasse dans l'autre, notre barista
préféré verse du lait habilement moussé dans l'espresso et dessine un coeur
avec la plus grande minutie. Chaque matin, le café du coin est un détour
incontournable. Le barista démarre bien notre journée avec son délicieux latté.
Plus les années passent, plus on parle de cet emploi comme
d'un métier voire d'une carrière. D'ailleurs, en Australie, cela fait longtemps
qu'être barista est valorisé et assez bien payé. Au Québec, la troisième vague
de café a déferlé depuis un peu moins de dix ans. On compte désormais une vingtaine
d'établissements spécialisés à Montréal et pas loin de dix à Québec.
Certains ne comprennent toujours pas l'intérêt de travailler
dans un café. On entend souvent dire que c'est un boulot réservé aux étudiants
ou à ceux qui sont en transition en attendant de trouver mieux. Pourtant, c'est
tout le contraire, selon Gabriel Rousseau, copropriétaire du Café Névé à Montréal. «Quand tu fais le
café dans un third wave, il faut que
tu aies une passion, parce que ton involvement
et ta créativité sont directement reflétés dans chaque produit que tu fais.»
Voici donc sept bonnes raisons de devenir barista.
1. Apprendre à apprécier les heures avant midi.
Commencer à travailler tôt le matin veut dire aussi terminer
en début d'après-midi. «Je suis toujours étonné de voir à quel point j'aime 6 h
du matin à cause de ma job. J'aime l'air à cette heure-là!», s'amuse Gabriel
Rousseau.
Souvent, les cafés ne ferment pas plus tard que 22h.
«Contrairement à la restauration et au service de bar, je ne finirai pas à 3h
du matin! Comme on sert du café, c'est un horaire de jour qui convient un peu
mieux à une vie "traditionelle"», selon Jordan Veillette, gérant chez
Nektar Caféologue à Québec.
2. Appartenir à une
communauté
Visiter les autres cafés, découvrir de nouveaux grains et
côtoyer les artistes du latte art est
toujours enrichissant pour un barista. Partager sa passion fait partie intégrante
du travail. En plus du réseau des professionnels du café, le barista s'intègre
dans une communauté tissée serrée. «Les cafés [3e vague] ne sont jamais des
entreprises nationales, ce sont des entreprises de quartier. Alors tu viens à
connaitre un quartier et les gens qui y habitent et y travaillent. Quand tu
passes quelques années à la même place et que tu vois des bébés grandir, c'est
extraordinaire! Tu fais partie de la communauté», raconte Gabriel Rousseau, qui
ouvrira à l'automne un 4e Café Névé, cette fois dans le centre-ville de
Montréal.
3. Avoir de bonnes
conditions d'emploi
Il ne faut pas aspirer à gagner un salaire de 100 000$ par
année. Toutefois, avec les pourboires, il y a possibilité de très bien s'en
tirer. «Je pense que les salaires sont définitivement à la hausse dans
l'industrie pour les gens de qualité. En Australie, ça fait des années qu'ils
sont sur la culture du café. Là-bas, être barista c'est une carrière et tu es
vraiment bien payé en plus. Ici on commence à se rattraper», affirme Gabriel.
C'est aussi l'avis de Jordan Veillette: «Dire que c'est une
job étudiante, c'est ne pas prendre en considération tous les revenus qui
viennent avec ça. On peut très bien en vivre, c'est un salaire qui est
relativement dans la moyenne en incluant les pourboires. Il y a moyen de
devenir gérant ou propriétaire assez facilement pour quelqu'un qui veut en
faire une carrière.»
4. Établir un contact
privilégié avec la clientèle
Chaque matin, ce sont les mêmes qui franchissent la porte.
On déceler dans leurs yeux un urgent besoin de caféine. «Contrairement aux bars
où les gens viennent aux semaines ou aux deux semaines, tu les vois dans leur
quotidien et ça change l'interaction que tu as avec eux. Il y a un côté très
humain et social», lance Jordan.
Même que certains clients ont LEUR barista. Chez Névé, c'est
assez fréquent. «Ça m'a toujours étonné de voir des gens qui viennent pour un
barista en particulier. "Aujourd'hui je vais prendre un café de
Maude!"», raconte Gabriel. Avoir un fan
club, c'est toujours valorisant.
5. Pour l'amour du
café, tout simplement
Quelqu'un passionné de vin deviendra peut-être sommelier,
quelqu'un amoureux du houblon deviendra brasseur. Et d'autres tomberont en
amour avec le café et tout ce qui vient avec. Ils développeront un intérêt et
un respect pour les différents terroirs, cultivateurs et torréfacteurs. C'est
tout ça qu'un barista transmet à sa clientèle, pas juste un breuvage.
6. Travailler partout
dans le monde!
Ceux qui aiment voyager ne s'empêchent pas de le faire, car
être barista permet de travailler un peu partout dans le monde. Vancouver,
Seattle, New York, Tokyo, Melbourne, Paris; les cafés 3e vague sont bien
implantés dans les grandes villes. Jordan Veillette le confirme: «C'est un
travail qui est semblable d'un endroit à l'autre, d'un pays à l'autre et qui
offre beaucoup de possibilités d'emplois.» Devenir barista et voyager en même
temps, le rêve, quoi! Et pourquoi pas faire de l'importation de café? Tout est
possible.
7. Diversifier sa carrière
Plusieurs baristas ont le vent dans les voiles. C'est le cas de Jean-Daniel Lajoie, qui a fait ses griffes en Australie et oeuvré durant quelques années à Québec, notamment à la Brulerie de café de Québec. Aujourd'hui, il fait des chroniques bimensuelles sur le café à l'émission Salut, Bonjour!, vient tout juste de lancer sa marque de café infusé à froid Maelström et donnera bientôt un cours sur la préparation de café à l'École hôtelière de la Capitale. «C'est un monde où tu peux évoluer assez rapidement. Ça ne se limite pas à servir des cafés derrière un bar, tu peux ouvrir ton propre café, participer à des compétitions. Je pense que l'avenir pour les baristas au Québec est de se tourner vers la formation et de partager l'information qu'on connait.»