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L’impact percutant des festivals sur l’hôtellerie et la restauration, en ville comme en région

En été, chaque recoin du Québec peut compter sur un ou plusieurs festivals pour densifier momentanément sa population. Mais en-dehors des spectacles et des activités qui les ont attirés, ces festivaliers ont besoin de manger, de boire, de se loger… Nous avons donc demandé à des hôtelier·ère·s et restaurateur·rice·s dont l’établissement se situe au cœur de l’action de nous raconter ce que cette réalité implique pour leur entreprise.
 
Une explosion des ventes assurée
 
Dans la petite ville de Baie-Saint-Paul, où le Festif! fait passer de 7 000 à 40 000 le nombre de têtes arpentant ses rues, tout comme dans la capitale nationale, où le Festival d’été de Québec est devenu l’événement musical extérieur le plus important au Canada, attirant des touristes de partout sur la planète, à la même période chaque année, pour les hôtelier·ère·s et restaurateur·rice·s situé·e·s dans les zones festives, les revenus sont assurés.
 
Mais puisque l’été est déjà une saison fort occupée, les festivals font-ils vraiment une différence ? Frédéric Desrosiers, copropriétaire de la Taverne Grande Allée et du Snack Bar Saint-Jean, est clair à ce sujet : « Si je compare l’achalandage du FEQ avec une semaine normale de juillet, on parle peut-être du double, du triple, ou même du quadruple ! ».
 
Du côté de l’Auberge de jeunesse des Balcons, balcons qui donnent sur la scène principale de l’événement qui fait grandir la popularité de Charlevoix depuis les dix dernières années, on a dû afficher complet cinq minutes après avoir rendu disponibles les dates du Festif! en février dernier, et ce avant même que la programmation ne soit lancée : « C’est une bonne chose, ça nous permet d’avoir des liquidités en avance, pendant une période qui est normalement plus tranquille », rapporte un gestionnaire de l’établissement.
 
Des client·e·s fidèles
 
Que de passage, cette vague de touristes qui découvrent, entre deux spectacles, un restaurant qui les comble, ou se laisse échouer de bonheur sur le matelas d’une suite pour la première fois ? « On a des jeunes familles qui reviennent nous voir à chaque année, qui nous disent qu’ils nous ont découvert la fois où ils sont venus voir tel ou telle artiste, raconte Félix-Antoine Bergeron, assistant-gérant à la coopérative le Mousse Café, au centre-ville de Baie-Saint-Paul. D’autres qui apprennent notre existence à cause d’un kiosque qu’on a installé dans une aire spéciale du festival, et qui admettent qu’ils ne nous auraient jamais trouvé autrement. ».
 
Des traditions qui s’installent dans le cœur des festivaliers et qui ont des répercussions sur l’achalandage toute l’année : « Le Festif! crée une nouvelle clientèle d’avenir plus jeune. Les retombées s’évaluent sur la visibilité qu’on donne à toute la région », souligne Clément Turgeon, directeur général de l’événement.
 
Une épreuve d’endurance difficile
 
Malgré tout, les festivals n’amènent pas que du positif pour les travailleur·se·s de l’hôtellerie et de la restauration : « La plupart des festivals dure une fin de semaine. Le FEQ, c’est onze jours. C’est sûr que ça vient avec des dommages collatéraux, admet celui que ses collègues appellent Fred. Nos employé·e·s ont beau être des vrai·e·s guerrier·ère·s, à chaque année, on en perd. C’est très difficile physiquement et mentalement. » Mais celui qui en a vu de toutes les couleurs confie qu’heureusement, la mémoire est une faculté qui oublie : « C’est comme se faire tatouer. À chaque fois, on oublie à quel point ça fait mal… pis on a juste hâte au prochain ! ».
 

Marilyne Busque-Dubois