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Today’s headline: Most Talented Leaders in Hospitality: On the Way to the Final!

· Interview

Découvrez Zsombor Mezey, maître sommelier au Fairmont 
Le Château Frontenac

C’est avec plaisir que je vous présente Zsombor Mezey qui, après avoir parcouru des milliers et des milliers de kilomètres sur les mers, a jeté l’encre au Fairmont Le Château Frontenac.

Avec un tel prénom et ce charmant accent, on devine que vous n’êtes pas natif du Lac-Saint-Jean ?


En effet. Je suis né en Roumanie, dans la région de la Transylvanie (oui, oui, le pays de Dracula). Il s’agit d’un pays très multiculturel. En plus des Roumains, on y trouve entre autres des Allemands et des Hongrois. En fait, entre 75 et 90 % de la population est hongroise. Je me considère d’ailleurs comme un Hongrois. C’est le même principe qu’ici : les gens disent qu’ils sont québécois, pas canadiens.

Expliquez-nous votre parcours.


J’ai étudié le droit, mais n’ai jamais travaillé dans le domaine. J’ai commencé ma vie professionnelle à titre de guide touristique. Puis, j’ai quitté mon pays en 2001 pour travailler à bord de bateaux de croisière, d’abord comme commis de cuisine, puis serveur. C’est à ce moment que j’ai découvert la sommellerie.

Dans ce domaine, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Lorsque je travaillais pour Carnival Cruise Line, 12 serveurs, dont moi, ont été choisis parmi 4 000 candidats. Le poste de sommelier était aussi grandement convoité (100 candidats pour 2 postes seulement). Après avoir étudié au Penn Foster College et réussi un examen, j’ai obtenu mon titre de sommelier et ai eu la chance de me faire engager à ce poste.

J’ai eu la chance de travailler pour Celebrity Cruise, le croisiériste qui offre la plus grande sélection de vins et spiritueux au monde, avec ses 500 boissons différentes et 50 000 bouteilles sur un seul bateau. J’agissais à titre de maître sommelier et dirigeais une équipe de 23 sommeliers. Mon travail consistait aussi à maintenir l’inventaire et à assurer le suivi des commandes : un beau défi logistique ! La SAQ ne se rend pas au bateau en pleine mer pour livrer la marchandise ! Je prenais possession des cargaisons dans les ports, comme celui de New York. Quand on sait qu’il se boit environ 13 000 bouteilles par semaine sur un bateau… cela en fait des caisses !

Qu’est-ce qui vous incité à vous installer à Québec ?


Travailler sur les bateaux de croisière a été une très belle période de ma vie. Mais après 14 ans, j’étais dû pour passer à autre chose. Travailler 10 heures par jour, 7 jours sur 7, pendant 7 mois, c’est difficile à la longue. Par chance, ma femme, qui est native de Québec, pouvait venir me visiter sur le bateau. Mais il s’écoulait tout de même deux mois entre chaque visite.

Nous nous sommes donc installés à Québec en 2014 et j’ai été engagé l’année suivante comme gérant sommelier au Fairmont Le Château Frontenac. Cela coïncidait avec la réouverture de l’établissement après ses rénovations majeures. Entre temps, j’avais obtenu mon statut de résident permanent.

Seul sommelier sur place, je m’occupe de tout ce qui concerne la boisson pour l’hôtel au complet : ses trois restaurants, le bar, les banquets, le service aux chambres... Je forme également les serveurs, quoique plusieurs aient déjà des connaissances, parfois une formation complète, en la matière. Au Québec, je note un grand intérêt pour la gastronomie et le vin, ce qui n’est pas le cas partout en Amérique du Nord.

Vous vous plaisez à Québec ?



Beaucoup. J’adore sa richesse historique. Par exemple, lorsque je me promène dans le Vieux-Québec, cela me fait penser à plusieurs villes d’Europe.

Enfin, il semble que votre prénom vous prédestinait à la sommellerie ?

Les trois dernières lettres de mon prénom, B-O-R, signifie « vin » en hongrois. De plus, j’ai commencé à produire du vin maison avec mon père alors que j’avais 12 ans. Dans ma région, il y a peu de vignes, mais beaucoup de pommes de terre. Alors mon père échangeait l’une contre l’autre.

Myriam Bérubé