Agences de placement : travail égal, salaire tronqué

« Je fais le même travail que mes collègues, mais je suis payée moins cher et n'ai pas d'avantages sociaux. C'est frustrant et dégradant », rage Acsana Fernando.
L'étudiante de 35 ans parle au rythme d'une mitraillette : les
syllabes s'enchaînent en saccade, elle passe rapidement d'une idée à
l'autre. Elle en a gros sur le coeur et elle veut tout raconter en
même temps.
« Je travaille au même endroit depuis presque un an, mais je suis traitée différemment des autres employés. » Parce que son employeur ne l'a pas embauchée directement, mais plutôt par le biais d'une agence de placement.
Le salaire devrait normalement être suffisant pour elle et son père malade, qui partage son appartement. Mais ce n'est pas le cas. « C'est 20 $ l'heure. Mais le centre verse mon salaire à l'agence de placement, qui en garde une bonne partie. Moi, je ne reçois que le salaire minimum, soit 11 $ l'heure. Et en plus, sur le chèque de l'agence, il y a une déduction de 7 % pour frais de service. »
Acsana se sent flouée, mais elle hésite à se plaindre. « Je
crains de perdre mon emploi, dit-elle, comme c'est arrivé à mon
ami Miguel. »

Employés de seconde classe
« C'est un véritable racket », selon Deena Ladd, du
Centre de défense des travailleurs, basé à Toronto. « Les agences de
placement contrôlent l'accès au marché du travail et imposent des frais
dispendieux. Ça crée des employés de seconde classe. »
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