Le secteur hôtelier se réinvente autour du low cost

Une chambre à 69 euros qui n'a rien à envier à une suite à 500. Le low cost design avec des touches de luxe est un segment très convoité, en particulier à Bruxelles où débarque la chaîne allemande Motel One et son concept chic et pas cher.
Le secteur hôtelier bruxellois se prépare à vivre une mini-révolution : en avril, la chaîne Motel One va inaugurer rue Royale, dans les anciens bureaux du Soir, un hôtel de 490 chambres, le plus grand dans la catégorie économique. Prix attendu d'une chambre double : entre 60 et 70 euros. La capacité hôtelière de la capitale, environ 15 000 lits, est d'un coup dopée de 3%. Depuis le 1er mai 2013, l'hôtel Meininger propose dans l'ancienne brasserie Belle-Vue de Molenbeek plus de 700 lits, à partir d'une vingtaine d'euros. Mi-hôtel, mi-auberge de jeunesse, ce concept alternatif, qui revendique le titre de premier hôtel passif, témoigne d'un engouement pour une hôtellerie low cost en pleine mutation. Même le champion mondial de l'ameublement bon marché, Ikea, va lancer avec Marriott une chaîne d'hôtels « abordables ». Bruxelles figure parmi les villes citées mais ni le lieu ni la date d'ouverture ne sont encore connus.
Leader mondial du secteur, le français Accor a inauguré en janvier son 1 000e Ibis, à Berlin, après avoir investi 130 millions d'euros dans le repositionnement marketing de sa marque d'entrée de gamme, désormais déclinée en Ibis Budget (les anciens Etap), Ibis et Ibis Style (ex-All Seasons). Le groupe compte ouvrir 6 nouveaux Ibis dans notre pays d'ici 2018. Le segment low cost est devenu un enjeu de taille dans un secteur hôtelier en pleine mutation. « Il s'agit d'un marché où le niveau d'exigence des clients a augmenté, constate Grégoire Champetier, le directeur marketing du groupe Accor. Chacun veut un accès Wi-Fi et un vrai petit-déjeuner.
Longtemps, l'industrie hôtelière a été très conservatrice : il fallait que les chambres fassent 'économiques', avec peu de place pour le design et l'originalité. Il y avait une peur que des investissements dans l'entrée de gamme se fassent au détriment des classes d'hôtels supérieures. Mais le client est devenu extrêmement mobile : il peut très bien aller en famille dans un Ibis, séjourner pour affaires dans un Novotel ou partir en lune de miel dans un Sofitel. Même dans le low cost, on ne peut pas prendre le risque que le client dorme mal. » C'est pourquoi Accor dote ses Ibis de 100 000 nouvelles literies "Sweet beds" au confort moelleux. L'attractivité passe aussi par une touche de design dans les chambres et des espaces communs plus conviviaux, ou par un vrai service de restauration et pas seulement un sandwich mou à grignoter sur le coin du bar.
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