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COMMUNIQUÉ DE L'AHGM: «La patience a assez duré!»

Photo: AHGM
Photo: AHGM

La semaine dernière, le premier ministre Legault annonçait le passage en zone rouge de certaines régions du Québec. Depuis le début de la pandémie, le secteur hôtelier a pu poursuivre ses activités, mais l’ensemble des mesures annoncées par la santé publique a eu pour effet de priver les établissements de leurs clients et ce, peu importe la couleur de la zone où ils se situent. Depuis des mois que le secteur hôtelier réclame de l’aide pour soutenir les coûts fixes afin de leur permettre de traverser la crise. Au printemps, la ministre du Tourisme Madame Caroline Proulx demandait aux hôteliers d’être patients et de lui faire confiance…. la patience finit toujours par atteindre sa limite.


Une saison touristique désastreuse

C’est simple, il n’y a tout simplement pas eu de saison touristique dans la métropole. Selon les statistiques recueillies par l’AHGM, on estime qu’en date du 30 septembre, le manque à gagner en revenu d’hébergement [1] se chiffre désormais à plus d’un demi-milliard de dollars; ce qui représente une diminution de 72 % par rapport à 2019. « Évidemment, nous nous attendons à ce que les derniers mois de l’année soient encore plus désastreux en raison des nouvelles consignes sanitaires. » a déclaré Eve Paré, présidente-directrice générale de l’AHGM. 


Le milieu hôtelier décimé de son personnel

Cette situation a assurément entraîné les hôteliers à prendre des décisions difficiles comme celle de devoir laisser partir des collègues. Une récente enquête menée par l’AHGM [2] montre qu’en comparaison avec 2019, ce n’est que le quart (23 %) des effectifs qui sont présentement au travail. Le sondage révèle d’autre part que plus de la moitié (54 %) des établissements avaient déjà procédé à des licenciements collectifs, ceux-ci ont été effectués principalement en août et en septembre. L’absence de clients, une potentielle refermeture temporaire des établissements éveillent les incertitudes et les craintes des employés sur l’avenir de leur travail et de leur entreprise. Ainsi, le secteur s’expose à une importante exode des compétences. 


Programmes de soutien existants mal adaptés à la réalité hôtelière

Bien que le gouvernement du Québec ait offert des programmes de soutien à l’industrie, ils sont principalement sous forme de prêts. « Les hôteliers tentent, depuis mars dernier, de susciter l'attention du gouvernement face aux enjeux qu’ils vivent. Tous les établissements ont fait d'importantes mises à pied et ont restructurés leur organisation pour survivre. Au niveau financier, beaucoup a été perdu et peu d’aide est disponible. Avec l’arrivée de la deuxième vague de la COVID-19, il est essentiel que le Québec agisse pour la pérennité de ce secteur d'activité générant d'importantes retombées économiques et comportant de nombreux emplois. » en appelle Philippe Cholette, un jeune entrepreneur (Hôtel ZÉRO1). 


La crise de liquidité est des plus préoccupantes. Un répondant sur cinq admet ne pas avoir été en mesure de procéder au second paiement de taxes foncières. De ce nombre, pas moins de 70 % n’ont pas été en mesure de prendre une entente avec la municipalité pour étaler les versements.   


Plus inquiétant encore, sans nouvelle aide gouvernementale, 47 % des hôteliers ne croient pas être en mesure de survivre plus de six mois. Cette proportion augmente à plus deux tiers des répondants sur un horizon de 12 mois. On peut se douter que le moral des troupes se situe présentement à son niveau le plus bas. Lorsqu’on les sonde sur les perspectives de reprise, on constate que depuis juillet dernier, les prévisions ont été revues à la baisse pour les trois prochains trimestres alors qu’elles sont demeurées relativement stables pour la seconde moitié de 2021. 


Et si rien n’était fait? 

Les moratoires consentis par les institutions financières en début de pandémie arriveront prochainement à leurs termes et la valse des défauts de paiements s’entreprendra inévitablement. Certains de nos entrepreneurs devront alors remettre les clés à la banque, d’autres auront la peut-être possibilité de vendre l’immeuble, lequel pourra devenir soit condos, soit résidence étudiante.Les plus chanceux, si on peut s’exprimer ainsi, parviendront à vendre. Le risque est de voir le parc hôtelier s’effriter en même temps que la capacité d’accueillir éventuellement des événements d’envergure. Il en faudrait alors plus d’une décennie pour que la métropole retrouve son rayonnement passé… 


À propos de l'Association des hôtels du Grand Montréal 

Fondée en 1949, l'Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM) regroupe une centaine d’établissements de trois étoiles et plus situés principalement dans la région métropolitaine. Elle joue un rôle essentiel de catalyseur et de représentation des intérêts de ses membres, qui sont indispensables à la croissance et au développement de l’activité touristique et économique. Elle mobilise, informe et appuie ses membres en faisant la promotion des pratiques répondant aux critères d’excellence parmi les plus élevés au monde.


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