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Le port du masque affecte-t-il votre productivité?

Photo: Unsplash
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Avec le port du masque obligatoire dans les lieux fermés, il est grand temps qu’on se pose une question bien importante: porter ce bout de tissu ou papier sur votre visage affecte-t-il votre productivité?


Je sais bien que vous avez sûrement votre propre réponse à cette question, vous connaissant vous-même mieux que quiconque, mais voici ce que Isabelle Barth, chercheuse et professeure en sciences de Management à l’Université de Strasbourg, a à dire sur le sujet. 


Selon Mme Barth, le port du masque, malgré qu’elle le recommande fortement, apporte trois problèmes. Le premier est, bien évidemment, l’inconfort physique. Buée dans les lunettes, démangeaisons, difficultés à respirer, éruptions cutanées… Ce n’est pas l’accessoire le plus confortable! 


Le deuxième problème est « la disparition des signaux faibles », soit l’effacement de certaines émotions en raison de l’impossibilité de voir le bas du visage d’une personne. Dans des milieux tels que l’hôtellerie, la restauration et le tourisme, la communication non verbale est primordiale, et le masque vient entraver cet outil indispensable. 


Et finalement, le troisième problème se rapporte à l’impact du masque sur nos ressources cognitives, soit nos capacités à communiquer, percevoir notre environnement, nous concentrer et accumuler des connaissances. 


Même si vous vous sentez complètement en mesure d’effectuer plusieurs tâches à la fois, vos capacités cognitives sont limitées. Sur une période à plus long terme, le port du masque en milieu de travail agit comme un rappel constant de l’existence de la pandémie et de la situation instable que nous traversons présentement. Après un certain temps, cela pèse lourd sur nos épaules. 


Selon Mme Barth, le port prolongé du masque aura un « réel impact » sur notre capacité de gérer nos émotions sur une base quotidienne. Lorsque cette capacité diminue, la vigilance et les facultés intellectuelles suivent aussi. Un phénomène nouveau s’installe alors: « l’épuisement du moi ». 


Vous vous dites peut-être: Non, pas moi, je sais contrôler mon cerveau et penser à autre chose!


Eh bien, malheureusement, plusieurs expériences prouvent que nous ne contrôlons pas réellement ce qui nous traverse l’esprit. Souvent, la préoccupation de ne pas penser à quelque chose de particulier réduit la capacité de gérer ses émotions, car l’esprit est plus occupé à se distraire, ce qui est plus épuisant à long terme. 


La conclusion de Mme Barth est que le port du masque n’est pas un réflexe naturel pour le moment. On finira par s’y habituer, bien entendu, mais pour l'instant, ce n’est pas encore le cas. 


Mme Barth aborde le sujet du télétravail, qui pourrait être une solution, mais qui cause tout de même d’autres problèmes, tels que l’isolement. Elle suggère donc d’alterner entre les deux modes de travail. Malheureusement, certains milieux (hôtellerie, restauration et tourisme, notamment!) ne permettent pas le télétravail. Que faire alors?


Sa suggestion première demeure d’augmenter la sensibilisation des entreprises aux impacts cognitifs du port du masque. Il faut ouvrir une discussion, explorer le sujet, et considérer les conséquences à long terme de ce nouveau normal.


Et vous, qu’en pensez-vous?


Lisez l’entrevue complète avec Isabelle Barth ici


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Laurie Dumas-Ruel

Laurie Dumas-Ruel est la Rédactrice web pour Hotelleriejobs ainsi qu'une auteure de fiction dans ses temps libres. Elle a travaillé en restauration aux côtés de touristes pendant plusieurs années et adore explorer comment les ressources humaines et les industries de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme sont interconnectées.