C’est avec plaisir que je vous présente Audrey Lessard, une agente de bord depuis 10 ans, passionnée par son métier comme au premier jour.

Audrey, qu’est-ce que ça prend pour devenir agente de bord ?


Une personnalité avant tout ! On doit avoir une bonne résistance au stress et être capable de garder son sang-froid en toute occasion. Une bonne capacité à gérer la fatigue est aussi nécessaire : lorsqu’on vole de nuit, on doit pouvoir dormir le jour. Sans être 100 % bilingue, il faut maîtriser le français et l’anglais.

Seuls un diplôme d’études secondaires et de l’expérience en service à la clientèle sont exigés. La compagnie aérienne offre une formation de 4 à 6 semaines au cours de laquelle on apprend sur les différents types d’appareils, la sécurité et le service à la clientèle.

En quoi consiste ton travail ?


Nous commençons notre quart par une rencontre avec le directeur de vol, le commandant et le premier officier au cours de laquelle, entre autres, on choisira notre position dans l’avion. Puis, chaque agent de bord procédera aux vérifications de sécurité de sa position. C’est seulement après ces vérifications que les passagers peuvent entrer et qu’on les aide à s’installer.

Pendant le vol, on distribue les cartes de douane, les rafraîchissements et les repas, et on assure le service hors taxes. Mais avant tout, nous assurons le bien-être et la sécurité des passagers.

Mon travail se termine au débarquement.

À quoi ressemble ton horaire ?


Maman de deux jeunes enfants de 3 et 6 ans, j’opte maintenant pour un demi-horaire. Chaque mois, je pars 7 jours consécutifs. En tout, je passe entre 32 et 42 heures dans l’avion. Entre-temps, je suis en escale.

On bénéficie d’un horaire très flexible. Mes collègues qui travaillent à temps plein font entre 65 et 85 heures de vol par mois.
La compagnie propose des blocs de vols variant entre une et huit journées. Les agents plus anciens choisissent leurs blocs en premier… jusqu’aux p’tits nouveaux.

Comment arrives-tu à conjuguer ton horaire et ta vie familiale ?


Bien sûr, quand je travaille, je ne suis pas à la maison. Mon conjoint, qui est policier, a lui aussi un horaire atypique. Grâce à ses patrons compréhensifs, on réussit toujours à s’arranger.

Mais au final, je suis très souvent à la maison. Et c’est mon choix : un avantage lié à mes 10 ans d’ancienneté. J’aurais pu décider de faire des aller-retour afin de revenir à la maison tous les jours. Je préfère « donner un coup » et être libre le reste du mois.

Ça ne doit pas toujours être facile de subir les humeurs de tout un chacun ?

Ça fait partie du boulot ! Certaines personnes sont fâchées parce qu’elles ont manqué leur précédent vol ou qu’elles viennent d’être fouillées. D’autres sont stressées de prendre l’avion ou de voyager avec des enfants.

Au sujet des enfants, la réalité ne se déroule pas comme dans les films : d’habitude, ça se passe généralement bien. Bien souvent, le parent est stressé, car il a peur de déranger ses voisins. Alors je vais le rassurer. Et lorsque le parent est plus calme, l’enfant le devient aussi.

Saviez-vous qu’il y a beaucoup plus d’histoires d’horreur à propos d’adultes ivres que d’enfants turbulents ?

Que préfères-tu dans ton travail ?


Ce n’est jamais pareil. Je fais des vols surtout dans le Sud l’hiver et en Europe l’été. De plus, mes collègues de travail changent souvent. Je peux travailler avec quelqu’un plusieurs mois et ne plus le voir pendant 4 ans. Et puis, je le revois par hasard à l’aéroport de Paris.

Et que dire des voyages ? Je suis payée pour découvrir le monde ; je suis choyée.

Je dis toujours que j’exerce le plus beau métier du monde. Dès que je dépose les pieds au sol, que je sors de l’avion, je suis en congé. Aucun autre job au monde n’offre cet avantage.

Quelle est ta destination favorite ?


Impossible de choisir ! Chaque destination a ses paysages, ses monuments, son histoire, sa culture, sa gastronomie…