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Découvrez Neil Schomaker, guide touristique

Si vous aimez vous promener dans le Vieux-Québec, vous l’avez peut-être déjà croisé à la tête d’un groupe de touristes. Il s’agit de Neil Schomaker, guide touristique et professeur au Collège Mérici.

Neil, comment en êtes-vous arrivé à exercer le métier de guide à Québec ? Vous êtes un peu loin de votre Minnesota natal…


J’ai commencé à apprendre le français à 10 ans, avec une dame qui habitait près de chez moi. Détenteur d’une maîtrise en histoire, je me spécialise dans l’histoire française moderne, c’est-à-dire l’époque de la Nouvelle-France. Lorsque j’étais à l’université, j’ai fait partie d’un programme d’étude à Montpellier, en France.

À vrai dire, je suis un francophile. Je m’intéresse tant à la langue française qu’à la civilisation française.

Ma conjointe a obtenu un poste à l’Université Laval et nous avons déménagé à Québec. Puis, j’ai rencontré tout à fait par hasard un homme qui travaillait dans le domaine et qui m’a incité à suivre le cours de guide touristique, ce que j’ai fait sans tarder. Saviez-vous qu’à Québec, il faut suivre un cours et obtenir un permis de la Ville pour pouvoir être guide ?

Que pensez-vous de la ville de Québec ?


Il n’y a rien de mieux que de guider des touristes dans le Vieux-Québec… quand il fait beau. Quand le mercure chute à -30 °C ou qu’il pleut, c’est un peu plus difficile. Je considère Québec comme la ville la plus riche en histoire de l’Amérique du Nord.

À quoi ressemble une journée dans la vie d’un guide touristique ?


Il n’y a pas deux journées pareilles ! La plupart des guides sont des travailleurs autonomes et collaborent avec plusieurs agences en même temps. Pendant la haute saison, soit du 1er mai au 1er novembre, je peux guider trois visites par jour, alors qu’en janvier, je peux faire seulement trois circuits.

De plus, une fin de semaine libre, ça n’existe pas pour un guide. Mais ce n’est pas grave, parce que notre clientèle est détendue et de bonne humeur.

Ça doit être difficile d’établir un budget avec un horaire irrégulier comme celui-ci ?


En fait, la majorité des guides le font par passion et non comme une carrière à temps plein. Je me considère privilégié de vivre de mon métier toute l’année. En plus d’être guide, je suis responsable du cours de guide touristique au Collège Mérici. Aux sessions d’automne et d’hiver, les cours se donnent les mardis et jeudis soir. Nous apprenons aux élèves les techniques d’animation et de guidage ainsi tout ce qu’ils doivent savoir sur la ville de Québec. Puis, le samedi, nous passons à la pratique en réalisant des visites sur le terrain.

Ma classe est constituée principalement de gens près de la retraite à la recherche d’un nouveau projet ainsi que de personnes passionnées par la ville et qui souhaitent parfaire leur culture générale.

Quel est le principal défi du métier de guide ?


Si on veut travailler beaucoup, le défi, c’est de planifier son temps pour faire assez de tours dans une journée. Les vacanciers se lèvent tard et ce sont eux qui décident à quelle heure ils veulent aller se balader. Disons que je commence rarement une visite avant 10 h. Seule exception : les croisiéristes ont tendance à commencer tôt pour bien profiter d’un séjour limité à Québec.

Il faut être disponible en continuité pour travailler assez dans une semaine. On reçoit souvent des demandes de dernière minute : la veille, voire le jour même. De plus, s’il pleut pendant 5 jours, on travaillera moins. Et dès que le soleil brille à nouveau, il y a un boom.

Et avec les clients ?


Je dirais qu’il y a deux défis avec les clients : assurer leur confort et maintenir leur attention. S’il pleut, neige, vente, fait trop chaud ou trop froid, les vacanciers risquent de ne pas apprécier leur tour. Dans ce temps-là, je fais des blagues afin que tout le monde garde le moral. De plus, il m’arrive souvent de proposer d’arrêter dans une boutique pour aller acheter des mitaines ou un parapluie.

Guider un groupe d’élèves représente aussi un défi. Les jeunes sont souvent plus intéressés par leurs voisins ou voisines que par le monsieur qui parle en avant. Il ne faut pas leur en vouloir, on passe tous par là ! Avec ces groupes, on marche plus afin de voir plus de lieux. J’essaie aussi d’attirer leur attention sur des anecdotes ou des faits insolites, le fameux boulet de canon incrusté dans un tronc d’arbre, par exemple.

Peu importe la clientèle, la clé consiste à trouver ce qui les intéresse : l’histoire, l’architecture, le sport, les arts… Ensuite, il me suffit d’improviser autour de ces thèmes pour maintenir leur intérêt.

Règle générale, les gens sont prêts à s’amuser et ouverts à apprendre. Peu importe ce que je dis, ils seront impressionnés par la beauté et le caractère unique de la ville. En fin de compte, c’est la ville qui fait tout le travail.

Un Américain guide touristique à Québec, n’est-ce pas étrange un peu ?


Je dirais plutôt que ne pas venir d’ici constitue l’une de mes principales forces, puisque je vois le Vieux-Québec avec l’œil du touriste, comme si c’était la première fois… même si je l’ai visité des centaines de fois.

Myriam Bérubé

Notre blogueuse Hotelleriejobs, Myriam Bérubé, conseillère en communication et rédactrice, collabore avec les chefs d'entreprise afin d'améliorer la circulation de l'information à l'intérieur de leur organisation. Reconnaissance au travail, courriel efficace, réunion mobilisatrice… voilà ses principaux champs d’intérêt. Dans ses temps libres, elle jardine, lit des romans policiers, découvre de nouvelles recettes à tester et, par-dessus tout, passe du temps de qualité avec sa petite tornade de 6 ans.