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Les jeunes Français se ruent vers le Québec

Trois jours. C'est le temps qu'il a fallu pour que s'envolent les visas du Programme Vacances Travail (PVT) ouverts aux jeunes Français de 18 à 35 ans pour 2013.


Il s'agit d'un record. Quelque 30 000 personnes ont tenté de mettre la main sur les 6750 PVT sur le site de l'Ambassade du Canada à Paris au début du mois de novembre. Les médias français se font largement écho de cet engouement, la plupart du temps de façon dithyrambique.


Une fois arrivés, la réalité est toutefois plus contrastée, entre facilité déconcertante et embûches nombreuses.


Un emploi à la première candidature


Pour Benoît Schmautz et sa conjointe Mathilde, l'immigration ressemble à un rêve éveillé. À leur arrivée, ils ont commencé par le côté vacances du permis en visitant les quatre coins du Québec, avant de passer au côté travail en cherchant un emploi à Montréal, un mois après leur arrivée.


Au premier curriculum vitae envoyé, elle a trouvé un emploi dans son domaine. Lui a pris son temps, afin de se réorienter vers la photographie plutôt que de continuer sa précédente carrière en relations publiques. Et il a réussi. « On m'a donné ma chance, alors que je n'ai pas vraiment d'expérience », relate-t-il au sujet de son emploi dans un magasin de photographie. « C'est un peu idyllique, mais non, il n'y a aucun problème », décrit-il, presque étonné.


« On s'était mis dans l'optique qu'on était immigrés et qu'on aurait à faire face à pas mal de problèmes. On s'était préparé à devoir se battre. » — Benoît Schmautz

Refus en série


Trouver un travail est toutefois loin d'être acquis, comme en témoigne Leslie Humblot. Arrivée en 2009 avec en poche sa maîtrise en lettres et plusieurs années d'expérience en tant que médiatrice culturelle dans un théâtre - ce qui l'a amené à travailler sur plusieurs auteurs québécois, dont Wajdi Mouawad -, elle pensait pouvoir oeuvrer dans son domaine.

Mais les refus se sont rapidement accumulés : « J'entendais toujours que je n'avais pas d'expérience au Québec. On me disait : "Votre CV est intéressant, mais on ne sait pas si vous allez vous habituer aux conditions de travail". ». Et d'ajouter : « Je comprends les craintes des employeurs, mais c'est comme avec n'importe qui. On parle la même langue et on est des êtres humains » qui peuvent communiquer si des ajustements sont nécessaires.


« Je me suis vite rendu compte que j'étais face à un mur, j'ai déchanté au bout de deux mois. » — Leslie Humblot

En voyant fondre ses économies, elle se rabat sur un boulot de serveuse au bout de quatre mois. Elle assure ainsi ses arrières, mais le temps qu'il lui reste au Québec s'étiole. Découragée, elle opte pour un style déjanté dans ses lettres de motivation. Avec une expérience québécoise en plus grâce à son emploi dans la restauration, les portes s'ouvrent. Elle décroche un poste d'adjointe administrative en avril, un mois avant la fin de son PVT.


La jeune immigrante ne cache rien à son employeur et l'informe tout de suite qu'elle doit demander un visa de perfectionnement après son PVT. Celui-ci accepte de la soutenir en lui accordant le contrat de travail nécessaire pour obtenir ce visa.


Pour en savoir plus | radio-canada.ca