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· Main d’œuvre

Découvrez Martin Soucy, président-directeur général 
de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec

Au fil des semaines et des entrevues que j’ai la chance de réaliser auprès des acteurs de l’industrie du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, je constate que l’humain est au cœur des préoccupations de ses dirigeants.

C’est donc avec plaisir que je vous présente Martin Soucy, président-directeur général de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.

Martin, je crois que vous gravitez dans l’industrie touristique depuis le début de votre carrière ?


En effet. J’ai étudié à l’École des hautes études commerciales en administration des affaires, profil marketing, par passion des affaires, qui est un trait de famille. Pendant mes études, j’ai travaillé au parc national d’Oka. Je m’occupais, entre autres, d’accueillir les clients. J’étais, et je le suis encore, fier de contribuer concrètement au bonheur et à la satisfaction des vacanciers.

Je crois que vous avez gravi les échelons assez rapidement ?



À ma sortie de l’université, à 24 ans, j’ai été embauché comme directeur général des Services récréatifs du parc d’Oka, où j’ai œuvré pendant 6 ans. À l’époque, nous sortions de la crise d’Oka et le tourisme en souffrait. Je devais donc diriger 120 employés et les amener dans une direction commune : relancer ce territoire et contribuer à l’essor de la région. C’est dans ce contexte particulier que j’ai développé une passion pour la gestion et la direction d’entreprise.

Puis, j’ai commencé à travailler à la Sépaq, en 1999, en tant que coordonnateur au développement des affaires et aux services à la clientèle, un poste de conseiller et de coach. Notre équipe a travaillé d’arrache-pied pour mettre en place les stratégies d’affaires, de conservation et de découverte requises afin de relancer le réseau des parcs nationaux du Québec qui battait de l’aile à l’époque. Aujourd’hui, la population est fière de ce réseau qui n’a rien à envier aux autres réseaux du même type.

Qu’est-ce que ça vous a fait de passer du statut de gestionnaire à celui de professionnel ?

C’est un pas de recul par rapport au rôle de gestionnaire qui a été bénéfique dans ma carrière. Souvent, en sortant de l’école, on croit qu’on sait tout ! Or, j’avais encore beaucoup à apprendre. C’est à mon arrivée à la Sépaq que j’ai rencontré mon mentor, Raymond Desjardins, qui est par la suite devenu le président-directeur général de l’organisation. Il m’a appris beaucoup sur l’approche de partenariats avec les régions, sur l’importance de la vision ainsi que sur la façon d’aborder les problèmes en mode solution. À ses côtés, je suis devenu à la fois un meilleur homme et un meilleur gestionnaire.

Est-ce que la gestion vous manquait ?

Sans aucun doute ! Ce pas de recul m’a fait prendre conscience à quel point le rôle de directeur général me passionnait. C’est pourquoi j’ai accepté de prendre la direction générale du parc national du Mont-Tremblant et de la réserve faunique Rouge-Matawin alors que j’avais 32 ans. Ce mandat a été fabuleux, compte tenu des défis auxquels faisait face ce territoire. Grâce à une transformation importante, nous avons remis ce parc national sur la carte touristique. 

J’en ai aussi profité pour retourner sur les bancs d’école à l’École des sciences de la gestion, à l’UQAM, où j’ai complété un MBA. Selon moi, il ne faut jamais cesser d’apprendre et de se former.

À 40 ans, j’ai eu l’immense privilège de devenir vice-président exploitation des parcs nationaux, toujours à la Sépaq. Cette époque a été fertile en projets innovants : réorganisation du réseau, chalet EXP., stratégie famille et stratégie de découverte… Tous des succès d’équipe !

Ce que je préférais par-dessus tout, c’est travailler avec ce groupe talentueux pour créer les conditions requises afin que le succès des 24 parcs nationaux perdure. C’est un héritage pour les générations actuelles et futures.

Un an après votre arrivée à la tête de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, vous êtes satisfait ?


J’ai la chance de travailler avec une équipe multidisciplinaire et de nombreux partenaires qui ont à cœur l’industrie touristique québécoise. Nous avons tous la même passion qui nous anime, soit de promouvoir le Québec ici et à l’international. Bien sûr, le Québec, c’est deux portes d’entrée : Québec et Montréal. C’est aussi 22 régions touristiques qui ont chacune leurs particularités, mais un point en commun : une population accueillante et désireuse de faire découvrir ses richesses.

Je dis souvent que nous sommes des marchands de bonheur. Chaque matin, on se lève pour rendre des voyageurs heureux chez nous, au Québec. Et tout cela passe par la richesse humaine que nous formons comme équipe, comme partenaire et comme employé de cette industrie.

Selon vous, quel est le plus grand défi de l’industrie touristique?


La relève me préoccupe beaucoup. Les conditions de travail dans l’industrie sont souvent difficiles, ce qui rend ardus le recrutement et la fidélisation du personnel. C’est pourquoi je visite, tout comme les membres de mon équipe, les jeunes dans les cégeps et les universités, pour leur faire connaître les avantages de l’industrie touristique. Je crois que si on est capable de créer de la richesse, des conditions économiques favorables, les petites entreprises, comme les grandes, pourront réussir et se développer.

D’ici quelques années, lorsque mes enfants auront grandi (ils ont 5, 6 et 9 ans), je commencerai à faire du mentorat, à coacher des jeunes qui ont le potentiel et la volonté de réussir dans l’industrie. Ce sera à mon tour de leur transmettre ma marotte : transformer la vision en résultats, un pas à la fois.


Myriam Bérubé

Notre blogueuse Hotelleriejobs, Myriam Bérubé, conseillère en communication et rédactrice, collabore avec les chefs d'entreprise afin d'améliorer la circulation de l'information à l'intérieur de leur organisation. Reconnaissance au travail, courriel efficace, réunion mobilisatrice… voilà ses principaux champs d’intérêt. Dans ses temps libres, elle jardine, lit des romans policiers, découvre de nouvelles recettes à tester et, par-dessus tout, passe du temps de qualité avec sa petite tornade de 6 ans.