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Organiser un événement : plus que de réussir un gâteau !

Vous avez déjà organisé l’anniversaire de votre soeur (le meilleur party de toute votre vie) et vous pensez avoir ce qu’il faut pour devenir organisateur d’événement? Un instant! Même si ça semble très excitant, quelques éléments sont à considérer avant de plonger dans cette aventure. Afin d’en savoir plus sur la réalité de ce métier, j’ai posé 5 questions à Lyne Branchaud, enseignante et planificatrice d’événements depuis près de 20 ans.

1. Organiser des événements, comme des festivals et des partys de bureau, ça a l’air tellement emballant! Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier?

Beaucoup de gens disent qu’ils organisent des événements. Oui, n’importe qui peut organiser une fête, mais quand tu planifies un congrès international, une consolidation d’équipe ou un meeting de vente, c’est un peu plus complexe que de faire un gâteau! Une formation permet d’aller chercher les outils et notions de base pour gérer un projet d’événement, en plus de trucs, de conseils et de profiter de l’expérience des enseignants. Il est nécessaire d’avoir le sens de l’organisation, de faire preuve de diplomatie et d’avoir de la facilité à se virer sur un 10 «cenne». Des connaissances en relations publiques, communication ou marketing sont toujours utiles, et évidemment ça prend une saine gestion de son temps et des priorités. Quand je fais un meeting de vente ou que j’organise une remise de prix pour une entreprise, il y a un volet très stratégique, donc mon expérience en publicité est utile.


2. Si on se fie au site d’emploi américain CareerCast, organisateur d’événements figure dans le top 10 des emplois les plus stressants de 2015. Pour quelles raisons, selon vous?

En fait, il faut être capable de dealer avec la pression parce que tout repose sur nos épaules. Si quelque chose se passe mal lors de l’événement, c’est sur nous que ça va retentir. Il faut gérer tout ça en plus des relations avec les participants, le client et les fournisseurs. Il y a presque un côté psychologue là-dedans! Nous sommes un peu l’éponge entre tout ce beau monde.


3. Vous avez commencé votre carrière il y a presque 20 ans. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce métier à l’époque et pourquoi le faites-vous encore aujourd’hui?

J’avais ça dans le sang à la base. Mes parents organisaient des tournois de golf et des partys à la maison, ils auraient été de bons planificateurs d’événements. Au départ, je ne savais pas qu’on pouvait travailler là-dedans. J’ai étudié en publicité et travaillé longtemps dans des agences. Par la suite, je me suis rendue compte que ce que j’aimais c’était d’organiser des événements alors j’ai bifurqué vers cette avenue.

C’est un métier dans lequel il n’y a pas de routine. Chaque jour, je me lève et je fais quelque chose de différent parce que chaque événement est différent. La base est semblable, c’est-à-dire faire un budget, faire un échéancier, appeler des fournisseurs, mais ça demeure toujours varié. Il faut sortir des sentiers battus pour offrir quelque chose d’original aux clients. Il y a un volet très créatif, très audiovisuel aussi avec le décor, l’éclairage et le son. On ne peut se cacher qu’on est toujours dans des hôtels, dans des atmosphères de fête. On est les seuls qui ne sont pas sur le party, mais on est dans une ambiance festive, ce qui est quand même intéressant!


4. Emploi Québec décrit la perspective d’emploi 2013-2017 comme étant «acceptable». Quelles sont les opportunités pour les jeunes diplômés?

Quand un jeune sort de l’école, il peut se diriger vers deux grands volets: le volet corporatif et le volet particulier. S’il choisit le particulier, il peut organiser des fêtes d’enfants, des mariages, un 40e anniversaire, par exemple. Dans le corporatif, il peut travailler auprès d’organismes à but non lucratif comme des fondations, pour des entreprises, pour la Ville, pour des festivals, dans le milieu sportif, pour un traiteur ou dans des hôtels, entre autres. Le secteur d’activités est très diversifié. Ils doivent y aller avec ce qu’ils aiment.

De plus en plus d’écoles offrent le programme en organisation d’événements. C’est la job tendance! Il n’y a pas plus d’emplois, mais plus de gens qui choisissent ce métier. Ce n’est peut-être pas évident de se trouver une job et de ne vivre que de ça quand tu sors de l’école et que tu veux partir à ton compte. Si tu veux devenir planificatrice de mariages et gagner 50 000$ par année, il faut que tu en trouves des clients! Il faut être capable de développer sa clientèle, se vendre soi-même, faire sa gestion d’événement et gérer sa comptabilité. Ça a l’air facile, mais ce ne l’est pas tant que ça de perdurer et de gagner sa vie avec ce métier-là. On peut facilement le faire à temps partiel, mais beaucoup ont deux jobs; une qui leur rapporte un revenu fixe et l’autre en organisation d’événements pour compléter.

5. Quelles sont les tendances dans le secteur de l’événementiel?

Instagram est très populaire, les projections audiovisuelles sur les murs, les food trucks sont intégrés dans les événements et aussi la tendance bois vintage, mais elle tire à sa fin. On organise des événements plus courts, qui vont direct to the point, parce que les clients veulent un retour sur investissement, c’est plus stratégique. Par exemple, on remarque que les tournois de golf sont souvent de 9 trous au lieu de 18 et voit moins de soupers 12 services qui s’étirent jusqu’à 3h du matin.

On note également que les événements sont plus multiculturels qu’avant, on intègre davantage les différentes traditions. Ils sont aussi plus personnalisés: si le marié «trippe» sur les m&m, on va intégrer les m&m durant la cérémonie!



Biographie - Lyne Branchaud

Enseignante en organisation d’événements chez Zoom Académie et au Collège LaSalle et présidente de Guide événement, Lyne Branchaud est conseillère en communications et en événementiel. Elle est l’auteure du livre L’organisation d’un événement - guide pratique et a créé son blogue en 2008, dédié exclusivement à tout ce qui touche de près ou de loin le milieu de l’organisation d’événements. Avec plus de 20 ans d’expérience, elle a travaillé, entre autres, aux exploitations de commandites pour la marque Le Choix du Président chez Provigo et a été Chef des événements et commandites chez Uniprix.

Marie-Anne Dayé - Blogueuse Hotelleriejobs

«Marie-Anne Dayé est journaliste indépendante depuis près de deux ans. Lors d'un séjour en France, elle a écrit pour des médias tels que Rue89, Courrier International et l'Agence France-Presse. À son retour à Québec, elle a travaillé au journal Le Soleil et pige aujourd'hui pour divers magazines. On peut aussi la surprendre en train de nous servir un café, car elle est aussi barista!»